Publié le 16 avril 2024

En résumé :

  • Pour ne pas manquer le spectacle des oies blanches, il ne suffit pas de connaître les dates ; il faut comprendre leur garde-manger, le marais à scirpes.
  • Le choix de votre équipement, notamment vos bottes, dépend directement des marées et de votre volonté d’explorer les battures vaseuses.
  • Pour les photographes, la priorité absolue est une vitesse d’obturation d’au moins 1/2000s pour figer le mouvement des ailes.
  • Le respect d’une distance de sécurité n’est pas une option : c’est une nécessité pour la survie des oiseaux durant leur périple.

Chaque printemps, le ciel du Québec s’anime d’un spectacle qui tient du prodige. Une rumeur lointaine qui enfle, puis une véritable tempête de neige vivante qui déferle sur les rives du Saint-Laurent. C’est la Grande Oie des neiges, de retour de son hivernage. Beaucoup pensent qu’il suffit de se rendre à Baie-du-Febvre ou Montmagny en avril pour cocher la case « migration » sur sa liste. On consulte les calendriers, on espère être là le bon jour, au bon moment, armé de jumelles et de patience.

Mais si la clé d’une observation réussie et mémorable ne se trouvait pas dans un calendrier, mais dans une lecture du paysage lui-même ? Si le secret n’était pas de savoir où aller, mais de comprendre pourquoi les oies sont précisément là ? En tant que guide à Cap-Tourmente, j’ai appris que le territoire parle. Le secret, c’est de savoir l’écouter. C’est de comprendre l’attraction magnétique qu’exercent certains marais, de décoder le comportement des oiseaux en fonction des marées et de savoir s’effacer pour faire partie du décor plutôt que de le perturber.

Cet article n’est pas une simple liste de lieux. C’est une invitation à changer de regard. Nous allons plonger dans l’écosystème qui rend cette halte possible, différencier les acteurs du ciel, maîtriser les outils pour immortaliser l’instant, que ce soit avec un appareil photo ou simplement avec vos yeux, et surtout, apprendre l’art de l’observation respectueuse. Nous verrons que même des sujets comme l’érosion des berges ou la protection de son matériel photo font partie intégrante de cette expérience unique au Québec.

Pour vous guider dans cette aventure, voici les étapes clés de notre exploration. Chaque section est une pièce du puzzle qui vous permettra de vivre la migration non pas comme un spectateur, mais comme un véritable initié du fleuve Saint-Laurent.

Pourquoi les oies s’arrêtent-elles précisément sur les berges du Saint-Laurent ?

Le passage de la Grande Oie des neiges n’est pas un hasard géographique, mais une nécessité biologique. Le Saint-Laurent, à ce moment précis de l’année, se transforme en une gigantesque aire de service et de restauration sur leur autoroute migratoire. Imaginez une population de près de 628 000 individus (± 25 000), selon le dernier inventaire aérien du Service canadien de la faune, qui doit refaire le plein d’énergie. Leur destination finale, l’Arctique, est encore loin et inhospitalière au début du printemps. Le fleuve leur offre le couvert avant le dernier grand saut.

Le secret de cette halte réside sous la vase, dans ce qu’on appelle l’écosystème des battures. C’est là que se trouve leur mets de choix : le rhizome du Scirpe d’Amérique. Cette racine tubéreuse, riche en énergie, est la raison principale de leur présence massive dans des endroits comme la Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente. Les oies plongent leur tête dans la boue riche en fer oxydé pour l’extraire, ce qui explique la couleur rouille caractéristique qu’elles arborent sur la tête au printemps. Elles ne sont pas « sales », elles portent la marque de leur festin.

Le cas du marais à scirpe du Cap-Tourmente

La grande oie blanche trouve au Cap-Tourmente une réserve de nourriture abondante, en particulier des rhizomes du Scirpe d’Amérique, une plante des marécages dont elle est particulièrement friande. La couleur rouille caractéristique de la tête et du cou de la grande oie blanche provient du fer oxydé du sol des berges du Saint-Laurent, dans lequel elle plonge sa tête pour retirer la racine.

Ainsi, pour trouver les oies, il ne suffit pas de regarder une carte. Il faut apprendre à lire le paysage et à repérer ces vastes marais intertidaux. C’est en comprenant ce besoin fondamental de l’oiseau que l’on passe du statut de simple touriste à celui d’observateur averti.

Bernache du Canada ou Oie des neiges : comment les différencier en plein vol ?

Dans le ciel printanier du Québec, tout ce qui vole en groupe n’est pas une oie blanche. Une autre grande migratrice partage souvent les mêmes routes aériennes : la Bernache du Canada. Pour un œil non averti, un grand vol d’oiseaux peut être source de confusion. Pourtant, les distinguer est un jeu d’enfant quand on sait quoi regarder… et écouter. La différenciation ne se fait pas seulement par la couleur, mais par le comportement du groupe et sa signature sonore.

Visuellement, la différence la plus évidente est la couleur. La Grande Oie des neiges est d’un blanc immaculé, à l’exception du bout des ailes (les rémiges primaires) qui est noir. En vol, un groupe ressemble à une nuée de confettis tourbillonnants. La Bernache du Canada, elle, est beaucoup plus sombre, avec un corps brun-gris, un long cou noir et une tache blanche distinctive sur la joue, la « jugulaire ». Mais le plus frappant est leur formation de vol : les bernaches adoptent presque toujours un vol en V ordonné et discipliné, tandis que les oies forment des « guirlandes » plus désorganisées, des vagues mouvantes et chaotiques.

Comparaison visuelle entre une formation d'oies des neiges et de bernaches du Canada en vol

L’autre indice infaillible est auditif. Tendez l’oreille. Le son d’un groupe de bernaches est ce « honk » grave, espacé et presque mélancolique qui nous est si familier. Le son d’une troupe d’oies des neiges, en revanche, est une cacophonie. C’est un caquetage aigu, incessant et presque métallique, une véritable « clameur » qui peut être entendue à des kilomètres.

Le ‘honk’ grave et résonnant de la bernache face au cacardage aigu et incessant, la ‘clameur’ d’un immense groupe d’oies des neiges.

– Description comparative des cris, Guide d’identification des oiseaux migrateurs

Vitesse d’obturation ou ouverture : quel réglage prioriser pour figer 10 000 oiseaux en mouvement ?

Pour le photographe, l’envol massif des oies est le Saint-Graal, mais aussi un défi technique immense. La scène est chaotique, rapide, et les conditions de lumière du printemps québécois sont souvent capricieuses. Face à des milliers de points blancs se déplaçant à toute vitesse, une question cruciale se pose : sur quel réglage de l’appareil photo se concentrer en priorité ? La réponse est sans équivoque : la vitesse d’obturation est votre seule et unique alliée.

L’objectif premier est de figer le mouvement des ailes pour obtenir une image nette. Oubliez le flou de bougé artistique pour commencer ; la priorité est la clarté. Une aile en plein battement est incroyablement rapide. Pour la « geler » parfaitement, il faut monter très haut en vitesse. On ne parle pas de 1/500s, mais bien d’un minimum de 1/2000s. C’est le seuil en dessous duquel vous risquez d’avoir des ailes floues, ce qui gâche l’impact de la photo.

Cette vitesse très élevée a des conséquences. Elle laisse entrer très peu de lumière. Il faudra donc compenser. C’est là que les autres réglages interviennent, mais ils sont au service de la vitesse, et non l’inverse. Vous devrez probablement monter vos ISO (entre 800 et 1600) et ouvrir votre diaphragme au maximum (la plus petite valeur f/, comme f/4 ou f/5.6). De plus, un piège classique est la sous-exposition : votre appareil, voyant une masse blanche, va vouloir assombrir l’image. Il est donc impératif d’utiliser la compensation d’exposition et de la régler sur +1, voire +1.7 EV, pour que vos oies soient bien blanches et non grises.

Plan d’action : Réglages photo essentiels pour l’envol massif

  1. Réglez votre vitesse d’obturation à minimum 1/2000s pour figer parfaitement les battements d’ailes.
  2. Montez les ISO entre 800 et 1600 pour compenser la vitesse rapide et les conditions de faible luminosité.
  3. Utilisez la compensation d’exposition à +1 ou +1.7 EV pour éviter que les oies blanches apparaissent grises.
  4. Activez le mode autofocus continu (AI-Servo/AF-C) avec une zone de mise au point large pour suivre le groupe.
  5. Pour un effet créatif une fois les clichés de base assurés, essayez un filé à 1/30s pour capturer le mouvement.

L’erreur de s’approcher trop près qui provoque un envol panique énergivore pour l’oiseau

Le désir d’obtenir la photo parfaite ou de voir les oiseaux « de plus près » pousse souvent à commettre l’erreur la plus dommageable : franchir la ligne invisible de leur zone de confort. Un pas de trop, un mouvement brusque, et c’est le déclenchement : des milliers d’oiseaux s’envolent dans un vacarme assourdissant. Si le spectacle est grandiose, il est le symptôme d’un stress intense pour les animaux, avec des conséquences bien réelles. C’est le moment de passer de l’observation à l’intimité avec le vivant, et cela commence par le respect de la distance.

Il faut comprendre ce qu’un tel envol représente pour une oie. Ce n’est pas un simple exercice. C’est une dépense énergétique considérable et imprévue. Chaque calorie compte quand on doit se préparer pour un seul envol causé par dérangement peut compromettre le succès du périple de 4000 km qui les attend pour rejoindre leurs aires de nidification dans l’Arctique. Un dérangement répété peut affaiblir les individus et mettre en péril leur succès reproducteur. Votre quête d’une belle image ne doit jamais se faire au détriment de leur survie.

Observateurs d'oiseaux utilisant des jumelles à distance respectueuse des oies sur les battures

Adopter une posture d’observation respectueuse est donc primordial. Utilisez des jumelles, un télescope ou un téléobjectif puissant. Restez sur les sentiers balisés ou les aires d’observation désignées. Bougez lentement, parlez à voix basse. Apprenez à reconnaître les signes d’agitation : les têtes qui se relèvent toutes en même temps, le silence qui remplace le brouhaha. Ce sont les derniers avertissements avant le décollage. Au-delà de l’éthique, il est crucial de savoir que cette règle relève aussi de la loi.

Perturber les oiseaux migrateurs est illégal en vertu de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs au Canada.

– Service canadien de la faune, Réglementation fédérale sur la protection des oiseaux migrateurs

Bottes de pluie ou chaussures de marche : l’équipement indispensable pour les battures vaseuses

Le choix de l’équipement, et plus particulièrement des chaussures, n’est pas un détail. Il conditionne entièrement votre expérience et dépend de votre ambition d’observation. Allez-vous rester sagement sur la route ou sur un belvédère aménagé, ou souhaitez-vous vous aventurer sur les battures à marée basse pour une immersion totale ? La réponse à cette question dictera si vous avez besoin de simples souliers confortables ou de l’artillerie lourde.

Pour une observation depuis les zones aménagées, comme le long de la route 132 à Baie-du-Febvre, l’approche est simple. Le témoignage des habitués le confirme : des vêtements confortables et des chaussures de marche suffisent amplement, car vous restez sur un sol stable et sec. L’important est de ne pas s’aventurer dans les champs privés pour respecter le repos des oiseaux.

À plus d’un égard, Baie-du-Febvre se veut un lieu privilégié d’observation de l’oie blanche. Pas de frais d’admission ni de chaussures à toute épreuve. Seulement des vêtements confortables. Les aires de repos sont situées à quelques centaines de mètres le long de la route 132 ou de la route Janelle. Les visiteurs ne doivent pas s’avancer dans les champs afin de respecter la période de repos très précieuse pour ces magnifiques oiseaux.

– Expérience sur les battures du Saint-Laurent

Cependant, si votre intention est de « lire le territoire » de plus près, de vous approcher des limites des grands marais à scirpes à marée basse, les règles changent radicalement. Le sol des battures est un mélange de vase, d’argile et d’eau glaciale. Une chaussure de marche y sera aspirée et ruinée en quelques minutes. L’équipement devient alors non-négociable : des bottes hautes, imperméables et idéalement isolées sont indispensables pour se protéger de la boue et du froid. Le vent qui souffle du fleuve au printemps est également un facteur à ne jamais sous-estimer.

Le tableau suivant résume l’équipement à prévoir selon les conditions, pour que votre sortie ne se transforme pas en une retraite inconfortable.

Équipement selon les conditions et marées
Condition Équipement recommandé Raison
Marée basse (battures) Bottes hautes isolées Protection contre la vase et l’eau glaciale
Marée haute (champs) Chaussures de marche Terrain plus sec, déplacement facile
Vent du fleuve Gants/mitaines + tuque Protection contre le vent glacial printanier
Longue observation Tabouret pliant + thermos Confort pour l’attente

Recul du trait de côte : quels endroits sont les plus spectaculaires pour comprendre le phénomène ?

Observer la migration des oies, c’est admirer un écosystème en action. Mais cet écosystème, le littoral du Saint-Laurent, est d’une incroyable fragilité et en constante transformation. Le spectacle auquel nous assistons aujourd’hui n’est pas immuable. Il est directement menacé par le phénomène d’érosion et le recul du trait de côte, exacerbés par les changements climatiques. Comprendre cette dynamique permet de porter un regard plus profond sur la précarité de ces haltes migratoires.

Les marais à scirpes, si vitaux pour les oies, sont en première ligne face à la montée des eaux et à la puissance des vagues. Les données sont éloquentes : à l’échelle du Québec maritime, les régions côtières du Québec connaissent un recul moyen de 0,37 m/an entre 2000 et 2023. Cela peut sembler peu, mais sur des décennies, cela représente des hectares de milieux humides qui disparaissent, emportant avec eux le garde-manger des oies. Des régions comme la Côte-Nord ou la Gaspésie offrent des exemples frappants de cette érosion, où des routes et des maisons sont directement menacées.

Face à ce phénomène, des communautés tentent de s’adapter, offrant des spectacles d’ingénierie qui témoignent de l’ampleur du problème. Un cas d’école se trouve en Gaspésie, dans le village de Sainte-Flavie, qui est devenu un lieu emblématique de la lutte contre l’érosion côtière.

Sainte-Flavie : la plus grosse recharge de plage du Québec

Depuis 2024, une structure protège le village, c’est la plus grosse recharge de plage jamais réalisée au Québec. Longue de 1,5 kilomètre et haute de près de 5 mètres, elle est composée d’environ 350 000 tonnes de sédiments, soit 22 000 voyages de camion. Cet ouvrage colossal, une plage artificielle de galets et de sable, est une illustration spectaculaire des efforts déployés pour freiner le recul inéluctable du littoral.

Visiter ces lieux, que ce soit les falaises qui s’effritent de la Côte-Nord ou les plages rechargées de Gaspésie, c’est comprendre physiquement la pression qui s’exerce sur les habitats côtiers. C’est réaliser que la protection des oies passe aussi par la préservation de leur territoire, un territoire de plus en plus menacé.

L’erreur de changer d’objectif sous la pluie qui peut tuer votre capteur

Le printemps au bord du fleuve est synonyme de météo imprévisible. Un ciel bleu peut laisser place à une averse en quelques minutes. Pour le photographe équipé d’un matériel coûteux, cette instabilité représente un risque majeur, non pas pour l’appareil lui-même (souvent tropicalisé), mais pour son cœur : le capteur. L’erreur la plus commune et la plus fatale est de décider de changer d’objectif au mauvais moment, sous la pluie ou dans un environnement venteux et poussiéreux.

Lorsqu’on retire un objectif, le capteur de l’appareil est exposé à l’air libre. Une seule goutte de pluie, un grain de sable ou une poussière transportée par le vent qui se dépose dessus peut avoir des conséquences désastreuses. Au mieux, cela créera une tache visible sur toutes vos photos suivantes, nécessitant un nettoyage professionnel. Au pire, l’humidité peut s’infiltrer et causer des dommages électroniques irréversibles. La tentation est grande de passer d’un objectif grand-angle pour le paysage à un téléobjectif pour un oiseau isolé, mais cette manœuvre doit être préparée et exécutée avec une prudence extrême.

La meilleure stratégie est d’anticiper pour éviter d’avoir à le faire. L’utilisation d’un zoom polyvalent, comme un 150-600mm, est souvent la solution la plus sage. Il permet de passer d’une vue d’ensemble à un portrait serré sans jamais exposer le capteur. Si le changement est absolument inévitable, il doit se faire dans un environnement contrôlé, à l’abri.

Voici une procédure sécuritaire à suivre si vous devez absolument changer d’optique sur le terrain :

  • Créer un abri : Tournez le dos au vent et à la pluie. Votre propre corps devient le premier rempart.
  • Utiliser un refuge : L’habitacle de la voiture est l’endroit idéal. Sinon, un sac plastique ou une veste peut servir de protection temporaire.
  • Préparer la manœuvre : Ayez le nouvel objectif déjà déverrouillé et prêt à être monté, à portée de main.
  • Orienter l’appareil vers le bas : Effectuez le changement le plus rapidement possible en gardant toujours le boîtier orienté vers le sol pour que la gravité empêche les débris de tomber à l’intérieur.

À retenir

  • Le secret de la halte migratoire n’est pas le lieu, mais la nourriture : le rhizome du Scirpe d’Amérique que les oies trouvent dans les marais vaseux.
  • Le respect absolu de la distance n’est pas une simple courtoisie, c’est une condition essentielle à la survie des oiseaux durant leur épuisant voyage.
  • Le paysage du Saint-Laurent est magnifique mais fragile ; l’érosion côtière menace directement les habitats dont dépendent les oies pour leur migration.

Comment organiser votre visite à l’Île Bonaventure pour voir les Fous de Bassan sans la foule ?

La fascination pour la migration de la Grande Oie des neiges est souvent le début d’une passion plus vaste pour l’extraordinaire avifaune du Québec. Une fois que vous avez goûté à la magie d’un envol de milliers d’oiseaux, l’envie d’explorer d’autres sanctuaires ornithologiques devient irrésistible. Votre prochaine quête pourrait bien vous mener en Gaspésie, à la rencontre d’une autre merveille du monde des oiseaux : la plus grande colonie de Fous de Bassan au monde, sur l’Île Bonaventure.

Cependant, qui dit site iconique dit souvent foule, surtout en plein cœur de l’été. Vivre une expérience intime avec les quelque 110 000 oiseaux de la colonie demande un peu de stratégie. Le secret, comme souvent, est d’éviter de faire comme tout le monde. Les habitués de l’île ont développé des astuces simples mais redoutablement efficaces pour se retrouver presque seuls face au spectacle assourdissant et à l’odeur caractéristique de la colonie.

La première règle est de jouer avec le temps. La majorité des visiteurs arrivent avec les bateaux de milieu de matinée et se dirigent directement vers la colonie par le chemin le plus court. En adoptant une approche à contre-courant, vous pouvez transformer votre visite. Le témoignage d’un visiteur aguerri est une véritable feuille de route pour déjouer les foules.

Prendre le tout premier bateau du matin et marcher à contre-courant du flux principal en empruntant les sentiers moins directs permet d’éviter 80% des visiteurs. La visite en semaine en juin ou septembre offre une expérience plus intime avec les colonies d’oiseaux.

– Stratégies anti-foule des habitués de l’Île Bonaventure

En suivant ce conseil, non seulement vous profiterez de la colonie dans une quiétude relative, mais vous découvrirez également la beauté des autres sentiers de l’île, ses paysages et son histoire. L’Île Bonaventure est bien plus qu’un simple rocher à oiseaux ; c’est un joyau du patrimoine québécois qui se révèle pleinement à ceux qui prennent le temps de s’y perdre un peu.

Cette escapade est l’étape suivante parfaite pour tout passionné. En appliquant une stratégie réfléchie, vous pouvez transformer une visite populaire en une rencontre privilégiée, tout comme pour l’observation des oies.

Maintenant que vous avez toutes les clés pour comprendre, respecter et immortaliser la migration, il ne vous reste plus qu’à passer à l’action. Alors, ce printemps ou à l’automne prochain, préparez vos jumelles, chaussez vos bottes et venez lire le grand livre vivant du Saint-Laurent. Le spectacle est garanti.

Rédigé par Simon Beaulieu, Biologiste de terrain spécialisé en écologie forestière et ornithologie. Photographe animalier primé, engagé pour l'observation éthique de la faune québécoise.